En janvier 2019, Marc Rodzko cède « sa » crêperie de Guerlédan, dans les Côtes d’Armor, au jeune Johann Bazin. Entre les deux hommes, c’est une connaissance commune et un très bon échange. Des valeurs partagées, une philosophie de la gestion d’entreprise identique, bref, c’est un réel « bon feeling ». Tellement bon que Marc Rodzko, qui n’envisage jusqu’alors pas la vente de sa crêperie, décide de saisir l’occasion d’un si bon relais pour pouvoir accorder le temps qu’il souhaite à sa famille.
Johann Bazin, petit-fils d’agriculteurs et fils de boulanger-pâtissier, devenu directeur d’hôtel à Saint-Malo, cherche un tel projet depuis un an et demi. Après des études poussées dans la gestion d’entreprise, et des expériences professionnelles dans la grande distribution et l’hôtellerie-restauration, il sent que sa vocation est dans le secteur de l’agroalimentaire.
Nouveau directeur, philosophie familiale
L’occasion est donc saisie. Et l’homme est ravi.
C’est un secteur que je connaissais déjà bien. J’ai été extrêmement bien accueilli. J’ai tout de suite senti que l’on souhaitait tous aller dans le même sens, y compris avec la commune qui est d’un réel soutien.
L’homme est heureux et salue régulièrement le travail réalisé par son prédécesseur.
Si j’ai saisi l’opportunité du rachat de la crêperie de Guerlédan, c’est parce que j’appréciais profondément sa philosophie, son esprit familial et ancré sur le territoire. Il va de soi que ma volonté est d’assurer la continuité de tout ce qui a été mis en place depuis 17 ans, en y apportant autant d’innovations que possible.
Des projets plein la tête !
Les innovations sont déjà en cours. Pour preuve, Johann Bazin a présenté, la semaine dernière, au salon Natexpo à Paris (salon international des produits biologiques), une nouvelle marque : « Nature et Galettes ».
C’est la petite sœur de la marque Crêperie de Guerlédan, axée vers le bio.
Bien sûr, cela amène la crêperie vers de nouveaux marchés complémentaires dans lesquels elle doit trouver ses repères. Johann Bazin est prêt pour ce beau défi.
On souhaite s’ouvrir bien sûr à ces réseaux spécialisés, mais aussi développer nos entrées dans la restauration hors domicile (RHD), avec nos produits existants, en développant nos partenariats avec des cantines scolaires, EHPAD ou encore hôpitaux.
En parallèle, les travaux d’agrandissement, lancés par Marc Rodzko, puis réajustés et amplifiés par le nouveau directeur, sont en cours. Deux agrandissements sont prévus. L’un est axé sur une nouvelle zone de stockage – chambre froide, avec un nouveau quai pour faciliter la mise en route de toutes les tournées de livraison et augmenter le confort de travail des salariés.
Il est aussi fier d’affirmer :
que les produits existants n’ont pas été retouchés, aucune recette n’a changé et ce n’est pas du tout en projet
Côté projets pour l’avenir, la crêperie travaille avec quelques agriculteurs du territoire afin d’envisager des productions de blés noirs propres à l’entreprise.
L’idée est de pouvoir encore s’améliorer dans notre démarche de fonctionner en local sur nos matières premières, mais aussi de voir si cela peut être intéressant pour nos agriculteurs partenaires et viable pour eux de porter un tel projet d’exclusivité. On tient à ce que cela puisse aussi être une plus-value pour eux.
« Je tiens à connaître mes salariés »
La crêperie de Guerlédan a aussi une particularité : assurer elle-même la distribution de ses propres produits par dix livreurs qui rayonnent sur toute la Bretagne historique. Elle est à ce jour la cinquième plus grande crêperie artisanale et industrielle bretonne sur les soixante existantes. Mais le jeune directeur tient à ce que la grande famille de la crêperie de Guerlédan puisse s’épanouir dans l’entreprise, que ce soit ses salariés comme ses partenaires.
Je pense chaque matin que j’ai 50 foyers derrière moi, et je ne veux pas que mes collaborateurs soient de simples pions. Ici, on se voit tous les jours. Je tiens à connaître mes salariés, à pouvoir les aider en cas de soucis.
C’est aussi dans ce sens constant de l’éthique que le dirigeant souhaite mener d’autres projets d’amélioration, écologiques cette fois.
On travaille depuis peu avec une start-up rennaise, MéGo, qui recycle les gobelets, mégots etc. afin d’en faire des meubles. On développe aussi les contrats verts pour que le maximum d’énergie électrique que nous utilisons soit issu des énergies renouvelables.